mercredi 10 avril 2013

La prévention du suicide: pourquoi, comment, qui, où, quand ?


Un tour d'horizon sur la prévention du suicide au Québec, le pourquoi ?
Nous n'avons qu'à jeter un coup d’œil aux statistiques faites au Québec pour comprendre qu'il y a un véritable problème. Le suicide se manifeste dans toutes les régions, couches sociales et tranches d'âge. Notre système de santé comprend des centres de préventions du suicide un peu partout. Certains sont plus apparents que d'autres, par exemple le centre de prévention du suicide de Québec. Ce que les gens ignorent peut-être c'est qu'il y a un centre dans la plupart des clsc. Ayant moi-même suivit une formation rapide à propos du suicide, je peux vous dire que ces intervenants savent de quoi ils parlent. Il n'y a pas à dire que ces centres sont nécessaires dans la province. La prévention du suicide chez une personne propice à l'acte ne se fait pas en un éclair. C'est un long processus qui s'échelonne sur quelques séances. Il ne s'agit pas d'un cours et d'une réprimande ou même se débarrasser des gens en leur lançant quelques astuces. La relation d'aide dans ce milieu me semble très efficace si elle est mise en application.

Puis-je m'impliquer, le comment ?
Malheureusement, les intervenants ne peuvent pas être partout. Les gens peuvent passer à l'acte avant même de demander de l'aide et les centres ne peuvent avoir des yeux dans l'intimité de chaque foyer. C'est pour cette raison qu'ils ont développés des formations. Chaque personne peut se porter volontaire pour être les yeux de l'organisation et mettre en contact une personne souffrante avec un intervenant. C'est de cette manière que chaque personne peut contribuer à la prévention du suicide. Vous pouvez lire cet article en guise de ligne directrice.

Comment la personne se sent, le qui ?
Dégageons les stéréotypes à propos des personnes à aider. Une personne qui envisage le suicide ne souffre pas nécessairement d'un trouble mental. Nous sommes tous l'aboutissement de notre passé, la matérialisation de notre présent et la projection de notre futur. Pour faire une métaphore, une personne qui envisage le suicide vit dans le présent mais elle est enfermée dans une boîte. Cette boîte qui comporte des murs fait qu'elle ne peut voir son avenir . La personne croit que sa situation est permanente et ne peut se projeter un avenir qui en vaut la peine. Si c'est comme ça depuis des années pourquoi ma situation changerait du jour au lendemain? À l'intérieur de cette boîte, la personne vit une ambivalence entre la vie et la mort. Elle ne veut pas nécessairement mourir, car le but est simplement de ne plus souffrir. C'est à ce moment que le suicide se manifeste comme une solution. On veut trouver une autre solution mais lorsqu'à un certain moment la personne n'en peut plus, elle n'en peut plus du tout.

L'environnement versus la personne, le où ?
On cherche à pointer du doigt les facteur environnants de la personnes (mauvaises influences, intimidation, ruptures, échecs, stress, décès) mais la blessure est plus profonde. Les facteurs environnants ne sont que la pointe de l'iceberg. Rappelons nous qu'un iceberg est exponentiellement plus grand, même gigantesque, en dessous de l'eau, et c'est pareil pour l'intérieur d'une personne (que nous ne pouvons voir, donc ne pas être en mesure de juger). Par exemple, cela pourrait être des antécédents suicidaires dans la famille, des problèmes de santé chez un proche, une consommation régulière d'alcool ou de drogues, une certaine pression que la personne s'afflige, le pessimisme par rapport au futur ou un certain manque. Le passé peut jouer un rôle déterminant si on pense aux gens pauvres, familles moins éduquées, au manque d'opportunités pour concrétiser l'avenir ou même parfois la santé mentale. L'acte peut survenir à tout moment qu'il soit avec préméditation ou non. Par exemple, une personne plus impulsive pourrait en effet tenter de passer à l'acte plus rapidement à tout moment. Une certaine situation peut-être le déclencheur (exemple; une consommation de narcotiques). Pour prévenir cela, nous devons être attentifs car ces amis ne vont pas crier leur situation sur tous les toits. Ils vont peut-être vous lancer un message subtils, mais rarement un message explicite, comme pour dire; j'ai besoin qu'on m'aide mais je ne veux pas trop en parler. Si vous devenez un confident, dites-vous qu'il y a une opportunité en or d'aider votre ami. Cependant, vous n'y arriverez pas tout seul.  Sans pour autant trop essayer d'en faire car nous sommes pas assez objectifs en étant un proche et ne sommes pas non plus assez outillé pour aider une personne dans un cheminement complet.

Briser une tentative de suicide, le quand ?
On parle ici d'une autre manière d'imager la manière dont une personne peut se sentir et comment il peut y avoir un changement dans une envie suicidaire. Imaginons un triangle, un des sommets du triangle représente le moi (moi je ne vaut pas la peine), un autre illustre les autres (qui est-ce qui peut m'aider, personne ne peut comprendre) et le dernier se manifeste sous la forme de l'avenir (ne voit rien de motivant), bon, c'était tout pour la géométrie. Maintenant, disons-nous que lorsqu'un coin du triangle est brisé, le processus d'aide est commencé. La personne peut soit reprendre confiance en elle-même ou peut se faire aider par "les autres". Il ne s'agit pas d'une tape sur l'épaule, un sourire compatissant ou des encouragements. En tant que proche nous somme portés à lancer des "Ben voyons dont t'es plus forte que ça" "Ah t'es capable arrête moi ça" "Ah oui ? mais pourtant.. ". Lorsqu'une personne subit une détresse intérieur, ce n'est pas depuis le matin même, c'est souvent depuis des années. Il faut du temps pour la développer et un peu de temps pour guérir aussi. Le meilleur serait que nous puissions aider la personne avant qu'elle ne mette fin à ses jours. Pour cela, nous devons nous en rendre compte, et la personne doit être ouverte à avoir de l'aide. En tant qu'amis, on peut connaître la personne et apporter notre soutient, mais il y a aussi les limites de ce que l'ami peut faire. Les interventions en relations d'aide sont des connaisseurs en la matière pour aider la personne à développer des outils et enfin se libérer de son problème. Soyez les yeux ou le pont entre les organismes et les personnes souffrantes. C'est ensemble, en tant que partenaires, que nous allons prévenir de plus en plus de suicides.

J'aimerais dédier cet article à Audrey Fecteau. Tu es partie trop tôt mais jamais je vais oublier ton rire extravagant, ta personnalité tellement forte et ton sourire. xxx
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